mercredi 28 novembre 2012

GILDAS JAFFRENNOU


Voilà déjà plus de deux ans que je cherche désespérément A QUI APPARTIENNENT LES DROITS de ce livre mythique  de Gildas Jaffrennou :



 VRAIMENT UTILE  à tous ceux qui veulent construire une harpe celtique.
L'édition originale est épuisée depuis longtemps, et la maison d'édition Allied n'existe plus depuis vingt ans... Aux Etats Unis, RHS (Robinson's Harp Shop) en avait fait dans les années 90 un retirage d'une centaine d'exemplaires, mais il n'en reste plus aucun de disponible actuellement.

 Cet ouvrage doit être remis à la disposition des luthiers, amateurs comme professionnels.Certains (longs) extraits en circulent déjà sur le net... Je pense que Gildas serait heureux de savoir que nous ne l'oublions pas, et que son travail est toujours largement actuel.

 J'aimerais donc en proposer une version PDF à télécharger pour un prix modique, ou un petit tirage, selon la demande.
 MAIS IL ME FAUT RETROUVER LES AYANT-DROITS DE CE LIVRE  c'est à dire la famille de Gildas.

Ils doivent bien être quelque part ?

Je lance donc cette annonce de plus...

Si quelqu'un peut me donner une piste, grand merci !


COURBES (I)


Dans l'un des trop rares articles de Gildas Jaffrennou publiés, en français, dans la revue Telennourien Vreizh  (N°3), on peut lire ceci :

"Il est donc absolument indispensable de soigner la construction de la console. En premier lieu, bien choisir le morceau de bois. Il ne faut surtout pas le prendre trop près de l'aubier.Il ne faut pas non plus que le fil soit trop droit. L'idéal serait de trouver une pièce de bois dont le fil correspondrait à peu près à la courbure de la console. Les fabricants de bateaux de pêche en bois connaissaient bien ce problème quand ils choisissaient le madrier pour découper l'étrave en chêne. Ils faisaient scier une grosse branche courbe par un scieur de long. Hélas, de nos jours, les scieries n'aiment pas faire ce travail et les grosses branches courbes sont débitées en rondins pour faire du bois de chauffage..."

On ne saurait mieux résumer ce paradoxe que l'on rencontre, aussi bien dans la charpente navale que dans la facture de harpes:  faire du courbe avec du droit....
 Dans les scieries, tout ce qui n'est pas susceptible d'être débité à la scie à grumes est écarté, donc toutes les pièces courbes, qui sont précisément celles qui nous conviendraient, à nous autres, avec nos formes arquées et compliquées.
On se retrouve donc à essayer de façonner consoles et piliers avec des bois droits, ce qui ne comporte que des inconvénients.
Le fil ne peut suivre ces courbes, il est donc coupé à plusieurs endroits, quelquefois très court; cela fragilise gravement en particulier les consoles qui présentent une courbure marquée.
 D'où nécessité de développer toute une stratégie de renforcements, à l'efficacité aléatoire : plaques métalliques, construction sandwich en plusieurs épaisseurs contrecollées (avec le fil orienté différemment), renforts sous la console avec lamelles de bois ou fibre de carbone...etc.
Toutes ces complications disparaîtraient comme par enchantement si l'on avait accès à du bois présentant d'origine un fil orienté suivant la courbure naturelle de ces branches méprisées par les scieries...
(à suivre).


mardi 27 novembre 2012

COURBES (II)


Un avantage  aussi, pour les écolos : on n'est plus obligés de couper des arbres, de dévaster des forêts: une simple taille d'émondage peut nous fournir les pièces dont nous avons besoin: l'arbre restera vivant même quand la harpe sera finie.
Enfin, des pièces taillées dans du bois massif courbe, en suivant le fil du bois, restent souples, déformables, l'idéal pour produire un son de qualité, alors qu'une construction "sandwich" rend console et pilier "bloqués", incapables de la moindre souplesse. Et que dire des plaques métalliques...
Cela permet aussi de tirer partie de bois qui ne sont jamais utilisés, justement parce qu'ils n'ont que des branches biscornues: je pense au chêne vert (yeuse), bois excellent, mais aussi à l'olivier, l'amandier, les cornouillers, saules, sumacs...etc.
De nouveaux bois pour de nouvelles expériences sonores .
Bien sûr, on aura peut être du mal à trouver "toutes faites" dans la nature des formes de consoles un peu complexes, encore que, mais on peut souvent faire simple. Quelques recherches et expérimentations dans ce domaine devraient se révéler fructueuses.

Techniquement, débiter des pièces dans des bois courbes ne devrait pas présenter de difficultés insurmontables, surtout à notre échelle. Il ne faut en fait pas beaucoup de bois pour faire une harpe, beaucoup moins que pour une commode Louis XVI ou même une niche à chien... L'outil idéal, il me semble, est la tronçonneuse, ou plutôt la "gruminette", "scierie portative", "prennobette", et autres appellations.
 Ce système permet de débiter, en petite quantité, et pas très vite, planches, madriers, bouts de bois en tous genres,  et sur le lieu même d'abattage ; donc pourquoi pas des pièces courbes...?
Ce dispositif se fixe sur une tronçonneuse; il y en a de tout faits, fort chers, et on peut aussi en bricoler un...
Sur le catalogue canadien de Lee Valley on trouve des modèles de bonne marque, et à des prix raisonnables, même en rajoutant les frais de port...

Une fois taillée une face bien plane, l'autre s'obtient soit avec le même outil, soit par rabotage jusqu'à épaisseur voulue. Les faces latérales peuvent alors être découpées à la scie sauteuse ou à la scie à ruban comme d'habitude.

Vous avez deviné ce que le père Noël va m'apporter cette année !


PALETTES ENCORE...


Mon amie Valérie Patte a réalisé un tableau comparatif de quelques systèmes de palettes, parmi les plus utilisés. Je ne résiste pas au plaisir de le mettre en ligne : téléchargeable ici (clic)
Faites-en bon usage !

dimanche 4 novembre 2012

DANS LES PAS DE COUSINEAU (I)


"Palettes", "leviers" permettent d'augmenter une note d'un demi ton, voire de deux avec le système particulier (mais équivalent) des harpes à pédales. Ces mécanismes réduisent la longueur vibrante d'une corde, comme sur les guitares, mandolines et autres violons.

 Il y a cependant une autre approche possible pour hausser une note d'un demi ton.
 Plutôt que de réduire la longueur vibrante d'une corde, on peut en augmenter légèrement la tension, avec un dispositif ad hoc : c'est ce que l'on fait sur les harpes qui ne disposent pas de palettes: on change de gamme en tournant les chevilles directement.
Il suffirait donc, en théorie, d'installer sur les chevilles un dispositif qui permettrait de les faire tourner JUSTE ASSEZ pour augmenter la tension de la valeur voulue et obtenir ainsi l'altération recherchée.

Beau programme ! L'idée n'est pas neuve : elle a été mise en oeuvre à la fin du XVIII ème siècle par un luthier parisien, génial et modeste, grand harpiste en son temps, Georges Cousineau.
Quelque harpes magnifiques équipées de ce système * subsistent encore: Celle de Joséphine de Beauharnais, harpiste à ses heures, conservée à la Malmaison. Un autre exemplaire appartenait à Sébastien Erard, qui aimait bien emprunter les idées de Cousineau (sans le nommer!) et avait d'ailleurs construit un prototype sur le même modèle, mais pour élever la note d'un demi-ton ou d'un ton entier...déjà moins simple !
 Alexandre Budin, luthier bien connu, a entrepris d'en restaurer une autre (a-t il terminé ?) et a publié sur Facebook une série de photos qui permettent de se rendre compte de la complexité relative du système, et d'en entrevoir le mécanisme.
Hélas, malgré plusieurs perfectionnements, ce système ne fonctionnait pas comme il aurait dû, et les demi-tons devenaient rapidement faux; ces changements continuels de tension  modifiaient très vite l'élasticité de la corde, surtout avec les cordes en boyau de l'époque.Cousineau lui même finit par abandonner cette idée et en expérimenta d'autres, dont une harpe à 14 pédales qui est l'ancêtre direct de la harpe de concert "à double effet" actuelle.
(à suivre)

* Voir Dagmar Droysen-Reber, « Die Cousineau-Harfe mit den ‘chevilles tournantes’ », Musica instrumentalis 3, 2001, pp. 129-137.




samedi 3 novembre 2012

DANS LES PAS DE COUSINEAU (II)


La cheville tournante n'est pas le seul moyen d'obtenir une modification de la tension d'une corde.
Sur les instruments de la famille du violon, on utilise couramment des "tendeurs" mécaniques, fixés sur un cordier spécial, et qui permettent de modifier quelque peu l'accord sans toucher à la cheville :



Un tel système pourrait être installé sur des harpes, mais y serait-il vraiment utile ?
Plus intéressant : la mécanique de guitare ou de banjo pour remplacer la cheville, comme sur les harpes paraguayennes, et certaines celtiques américaines.
Il devient plus simple et plus rapide, avec ces mécaniques, de modifier légèrement la tension d'une corde, même en cours de jeu.

On pourrait imaginer bien sûr d'autres solutions; mais il y a une qui a largement fait ses preuves (c'est là que je voulais en venir, après quelques détours...) , c'est la technique de la perle !

Voilà quelque chose de vraiment simple, utilisé depuis toujours sur certains instruments indiens, comme la Vina, le Sitar, le Sarangi : une perle en bois (en ivoire, en plastique), de bonne taille, glissée dans la corde entre la cheville et le sillet, et qui coulisse sur la console; en se rapprochant de la cheville, la perle tire la corde vers le haut, et sa tension augmente donc de façon significative. Quelques images :


Deux perles en haut du manche sur les cordes mélodiques d'un sitar.


Deux autres (dont une en forme de cygne !) en bas de table, entre le chevalet et le cordier.


Pas mignon ?
(à suivre)

vendredi 2 novembre 2012

DANS LES PAS DE COUSINEAU (III)


Pour que ce système soit adaptable aux harpes, il faut en modifier légèrement la console:
 La cale d'épaisseur va permettre à la perle de glisser en modifiant la tension de la corde . Une distance de quelques dix centimètres devrait suffire, après expérimentation sur un monocorde bricolé pour la circonstance, pour obtenir un demi ton :


Sur cette vue en coupe de la console, on voit que tous ces éléments doivent être disposés avec précision, de façon à assurer une augmentation de tension suffisante, facilement réglable et repérable.
 Si ça fonctionnait bien, ce système aurait de grands avantages :

-La corde ne subirait aucun déplacement, ni vers le côté, ni vers le haut, comme c'est souvent le cas avec des palettes.

-Sa vibration ne serait perturbée par rien...comme sur une harpe sans palettes.

-Le glissement pourrait être utilisé en cours de jeu pour obtenir des intervalles subtils, et un effet "guitare hawaïenne" impossible d'habitude. Une butée (réglable) permettrait d'obtenir le demi ton rapidement.
 
-L'ensemble du dispositif ne coûterait presque rien...

 J'y pense depuis longtemps, et  pour l'expérimenter, je vais mettre à l'étude  une  petite 22 cordes. A suivre donc !

jeudi 1 novembre 2012

TRACER UN PLAN DE CORDES


Le premier travail de celui qui veut construire une harpe est d'en tracer le plan de cordes: toujours commencer par là ! On peut utiliser un plan tout fait, comme celui que j'ai tracé pour ma traduction du livre de Jerry Brown ; mais on peut aussi, et c'est mieux, apprendre à le tracer soi-même. Ce travail n'est pas difficile, avec un peu de soin et de patience.
C'est tout simplement une série de traits verticaux, qui représentent les cordes de l'instrument vu de côté:


Il s'agit seulement d'espacer correctement ces traits.
 Dans ce domaine, comme dans bien d'autres (c'est un des charmes de la harpe !) il n'y a pas de norme bien définie, chaque luthier fait un peu à son idée et en fonction de ce qu'il veut construire.

Sur la plupart des harpes celtiques, on a dans les aiguës des espaces à partir de 13mm, pour aller progressivement vers 15 ou 16mm dans les graves; c'est ce que je recommande pour ce type de harpes. De même pour la "Llanera" (mais pas pour les Paraguayennes !). Les cordes sont strictement parallèles.

Sur les "clarsach" les cordes sont plutôt disposées en éventail, et les espacements beaucoup plus réduits, de 10 à 11mm à 12 ou 13. Sur les "gothiques" on a des cordes parallèles espacées de 11mm, sans différence marquée entre aiguës et graves...etc.
Tout, ou presque, est donc possible. En revanche, la technique du traçage est toujours la même :

On prend une grande feuille de papier un peu costaud, genre kraft blanc, d'environ 2m X 80cm.
On fixe provisoirement cette feuille sur un plateau en CP ou compressé de 2mX1m, que l'on pose sur deux tréteaux: le plan de travail est fait. Il est important d'avoir bien la place de tourner autour.
Il faut :
-Une grande règle (1m50) bien droite, que l'on peut faire, par exemple, avec un profilé aluminium de 2m de long sur 2 à 3 cm de large.
-Une règle graduée en cm et mm.
-Un stylo à bille ou freutre noir, fin, PEU BAVEUR.
Même si l'on veut construire une 22 cordes, il est avisé de préparer un plan pour 36, qui pourra resservir à l'occasion.
On peut commencer soit par les aiguës, soit par les graves: va pour les graves.
En se plaçant sur le bord droit de la feuille, on trace, à environ 10cm du bord gauche un premier trait continu, sur toute la longueur de la règle: c'est notre note la plus grave.
A droite de ce trait, on mesure l'espacement choisi, on le reporte en haut et en bas et on le matérialise par deux points. On relie (avec soin et précision !) ces deux points par un nouveau trait... et on progresse ainsi vers les aiguës, sans jamais poser la règle sur le trait précédent, pas encore bien sec.
On peut, par exemple, adopter les espacements suivants pour un jeu "confortable":

C2 à C3   : 16mm
C3 à C4   : 15,5mm
C4 à C5   : 15mm
C5 à C6   : 14,5mm
C6 à C7   : 14mm

Il est prudent de noter au fur et à mesure de la progression à quelle note correspond chaque trait tracé, pour ne pas s'emmêler dans les espacements, ou oublier des cordes...
Bref, en procédant avec méthode et précision, on obtient un plan correctement tracé qui va nous être de la plus grande utilité pour dessiner ensuite, sur un calque, notre (nos) instrument(s); le calque permet de se resservir de ce plan de cordes indéfiniment, tant qu'on utilise les mêmes valeurs d'espacements.


lundi 29 octobre 2012

CELTIQUES OU LATINES ?


  On a coutume de penser que la harpe "celtique" moderne est le fruit d'une évolution naturelle, à partir des anciennes harpes européennes... mais ça n'est pas tout à fait ça !
 Il serait plus exact de dire que la harpe celtique a été largement réinventée à partir de quelques éléments anciens, et surtout en s'inspirant largement de la harpe de concert.
Les harpes gaéliques et gothiques se sont éteintes en même temps que ceux qui savaient en jouer; que l'on essaye aujourd'hui de les ressusciter, tant mieux ! La harpe est devenue, après maintes péripéties, un instrument des concerts classiques, pourquoi pas...
Quant aux premières harpes celtiques vraiment jouables, ça n'est pas un secret qu'elles ont été mises au point par les ingénieurs (japonais) de chez Aoyama.
Même les techniques de jeu sont celles de la harpe classique: position des mains pouce levé, interdiction d'utiliser les ongles... à l'opposé des techniques anciennes.
De même de l'accord : les harpistes "celtiques" s'accordent suivant la gamme tempérée, dont les intervalles ne sont plus ceux des anciens systèmes, fondés, eux, sur l'intonation juste et les quintes pures.

Arpa de Topaga, copie réalisée par Yves d'Arcizas 
Si l'on veut voir et entendre des harpes directement issues des instruments anciens, il faut aller... en Amérique du sud. C'est là bas que la tradition s'est transmise et développée sans solution de continuité: Par l'Irlande, la France, l'Espagne des jésuites. Voie directe !
Les harpes sud-américaines sont restées, par exemple, strictement diatoniques, et n'ont connu les palettes que très récemment, et encore pas partout: elles n'étaient pas encore inventées quand la harpe a traversé l'océan. L'accord se fait souvent à l'oreille et selon la gamme "naturelle".
Les techniques de jeu anciennes se sont perpétuées là bas, on y joue toujours avec les ongles, et avec des doigtés déroutants; les écarts entre cordes ressemblent à ce qui était la norme sur les vieilles harpes européennes, nettement plus étroits que sur nos modernes celtiques; le son sort plutôt par des trous pratiqués dans la table d'harmonie, et pas derrière la caisse...On n'hésite pas à utiliser des plectres et autres ustensiles sévèrement prohibés chez nous !

Bien sûr, ces harpes-là ont évolué aussi de leur côté, se sont équipées pour certaines de perfectionnements étonnants (cordes au milieu de la console, mécaniques de guitare ), se sont adaptées à d'autres bois, d'autres musiques. Mais il n'y a pas eu, là bas, de rupture dans la tradition, et elles n'ont pas eu besoin d'être réinventées par des japonais...

vendredi 12 octobre 2012

PALETTES TELYNAU


Parlons donc des palettes Telynau Teifi.

 Inventées par le luthier gallois Allan Shiers, qui fait aussi des harpes à pédales. Le système est en fait le même que sur ces harpes: un disque avec deux ergots qui coincent la corde en pivotant d'un quart de tour. La manoeuvre est commandée par un levier.
Ces palettes sont réalisées en laiton; elles sont d'excellente qualité, de vraies merveilles de micro-mécanique, et pas trop chères en plus, selon les fluctuations de la livre... J'ai profité d'un festival à Dinan pour me les faire apporter par Allan sans frais de port, ce qui m'a permis de le rencontrer, et d'admirer ses harpes !
L'installation est facile : on n'est pas vraiment obligé de détendre la corde, ce qui est sympa ! Avec la palette engagée glissée sous la corde, bien parallèle à celle-ci, on cherche la bonne position pour le demi-ton (avec un accordeur), on marque les emplacements des trous de vis sur la console, on perce, on visse, et c'est fait.
 Le système reste réglable dans une certaine mesure. Comme toujours, avec ces systèmes de palettes, pas de problème pour les cordes graves et les moyennes:


 Pour les aiguës, ça se complique : une forme différente, pour se rapprocher suffisamment du sillet, une seule vis pour tenir au lieu de deux, un seul ergot...



 Je ne suis pas vraiment satisfait du résultat pour l'instant : les cordes sonnent moins clair dans les aiguës...
Je pense que je vais les reprendre une par une, et les modifier légèrement : au moins rajouter une vis de fixation  en haut.

J'avoue, pour finir, que je n'aime pas beaucoup les palettes et autres leviers de demi-tons...
Je trouve qu'une harpe sonne toujours mieux sans, et je cherche depuis le début un autre système...ou à perfectionner celui-là ! A suivre donc !


samedi 25 août 2012

COMBIEN CETTE HARPE ?


La harpe est un instrument assez cher... On peut trouver une bonne guitare ou un violon correct pour 300€... Pour une petite harpe, si l'on exclue les contrefaçons asiatiques, il faut compter minimum 5 à 600€, et près de 1000€ avec des palettes de 1/2 tons correctes.
Mais si l'on construit soi-même, ça change tout ! Surtout si, comme moi, on récupère et on bricole tous azimuts...
Voilà, par exemple, le détail de ce que m'a coûté ma dernière création, la "Llanera" du blog :

-Bois gratuit, récupéré chez mon copain Christian l'ébéniste ; comment, vous ne connaissez pas Christian, l'homme qui est capable de reconnaître tous les bois presque les yeux fermés, et d'en parler pendant des heures ...?

-32 chevilles coniques à environ 2€ pièce, soit 64€.

-2 barres de laiton de 4mm de diamètre et 1m de long pour faire les sillets: environ 3€.

-32 oeillets acier laitoné : environ 3€.

-Un jeu de cordes "Arpa India", fabriquées en Argentine par Campana et vendues sur un site US: environ 80€, la plus grosse dépense. Mais les cordes filées ont un son superbe...

-Un peu de vernis et d'huile de lin (?€).

Et c'est tout : entre 150 et 200€ si l'on compte vraiment tout (carburant, amortissement des outils, abrasifs...).

Tout le reste, c'est de la gamberge et de l'huile de coude.

S'il fallait rajouter des palettes, évidemment, on grimperait facilement à presque 500€. Ces petits bijoux-là coûtent diablement cher !

Voilà, CQFD, moins cher que les Pakis...

jeudi 23 août 2012

PAKIS ET CIE



Entre une pakistanaise et une harpe d'un luthier européen, ou américain, il y a, je crois, la même différence que souligne le potier anglais Bernard Leach quand il compare la poterie de la Grèce antique et de Rome à celle du Japon. En Grèce et à Rome, ce travail était effectué mécaniquement, à la chaine et par des esclaves : un boulot fastidieux, répétitif, sans grande  imagination, pour satisfaire une clientèle de nouveaux riches.

Au Japon, les potiers bénéficiaient d'un statut social assez élevé et étaient considérés comme des artistes ou artisans d'art ; ça change tout ! Aussi la poterie japonaise fait-elle preuve d'une grande créativité, d'une recherche constante sur la matière, la couleur, les différents procédés de façonnage et de cuisson.

Les entreprises qui délocalisent leur fabrication en Asie sont les nouveaux négriers.

On ne va plus chercher le "bois d'ébène" en Afrique, par bateau, système qui présentait bien des inconvénients, on fait à présent travailler les gens chez eux,  avec la complicité intéressée des petits chefs de mafias locales, dans des conditions plus que précaires, et pour des salaires de survie.
Mondialisation, globalisation, commerce plus ou moins inéquitable, ça sonne quand même mieux qu'esclavage, non ?

Mais le résultat est le même : une fabrication standardisée, suivant des "cahiers des charges" souvent  minimalistes, avec les fameux "contrôles qualité " et leurs contrôleurs... de bien tristes objets, à tous points de vue.
Un artisan ne peut pas s'empêcher de s'intéresser à ce qu'il produit, de le faire évoluer, de le perfectionner, de l'embellir ! La passion du travail bien fait le tient.

J'ai moi-même l'expérience d'une telle démarche: pas dans les harpes,  mais dans un autre domaine. Je construis depuis vingt ans des appareils.

 Depuis les premiers bricolages du début, que de chemin parcouru ! Je n'ai jamais cessé de réfléchir, de tenter toutes sortes de modifications et d'améliorations, quelquefois avec succès. Ma production actuelle ne ressemble plus guère à celle des débuts, et tant mieux !

Qu'aurais-je pu faire de concret avec des gardes-chiourme, des cahiers des charges et des contrôleurs sur le dos ?

Il faut, pour créer du nouveau, une complète liberté d'esprit, un peu de loisirs, un peu d'argent, et un minimum de reconnaissance sociale.

Ce que je veux dire, c'est que l'artiste et l'artisan donnent une âme à ce qu'ils créent.

A l'opposé, le travail de l'esclave ne peut exprimer que la misère et la tristesse de sa condition...

English version


vendredi 20 juillet 2012

CONFERENCE A DINAN


 Ce dernier Dimanche 15 Juillet a eu lieu à Dinan, dans une salle de l'hôtel  Bazin de Jessey (derrière la Maison de la harpe) une conférence sur la facture de harpes amateur.
 Programmée au départ avec deux intervenants, Denis Brevet et moi-même, elle a finalement pris la forme d'un échange entre quatre luthiers "amateurs" (dont deux pros...) avec le renfort d'Yves d'Arcizas et de Criddh.
 Une conversation passionnante, qui a duré plus de deux heures au lieu d'une initialement prévue, et pendant laquelle ont été abordés de nombreux sujets touchant à notre commune passion : la harpe, ou plutôt LES harpes...
 


 Résumer tout cela serait bien long...j'ai fait un enregistrement de la conférence avec un petit enregistreur portable. La qualité n'est pas extraordinaire, mais on arrive quand même à entendre presque tout ce qui a été dit... Pour les courageux qui ont deux heures de leur temps à y consacrer, le voici : cliquez ICI.

mardi 3 juillet 2012

PAKISTANI (I)


Une expérience nouvelle pour moi. Faire des harpes, c'est bien, mais réparer, redonner vie à un instrument abîmé, ou "revisiter", renforcer, améliorer, pour en faire quelque chose de jouable ? Voilà une autre aventure ! Suite à diverses péripéties, j'ai en ce moment entre les mains une très jolie copie de harpe gothique, instrument très fin et racé; rien à dire sur l'esthétique:





 Quelque part sur la caisse, on trouve une petite étiquette discrète "made in Pakistan"... bon, méfiance ! Je n'ai rien contre les luthiers pakistanais... et j'ai un souvenir formidable des luthiers indiens, leurs frères, et de ce qu'ils sont capables de faire avec un outillage rudimentaire. Je conserve pieusement un très beau sitar de Bénarès, que j'ai en partie vu construire: un travail superbe.

 Mais pour les harpes...même si je trouve qu'ils ont fait des progrès dans leur construction, ça reste encore assez imparfait et un peu "camelote".
 Ils n'ont pas de tradition et fort peu de culture dans ce domaine. Ces fabrications sont uniquement destinées à l'export ; derrière tout ce business il y a, bien sûr, une boite américaine délocalisée qui profite de la main d'oeuvre à (très) bas prix.
 Elle est quand même vendue ici (en Angleterre) dans les £500, sans aucune mention de son origine ; pratique courante dans le "milieu" des marchands de musique (et autres) :



 La petite gothique présente à l'assemblage console-caisse une fente inquiétante :



 En fait, dès qu'on essaie de tendre les cordes un peu fort, la fente s'élargit. La caisse a tendance à s'incurver sous la tension, et l'assemblage serait détruit si l'on insistait... Je n'avais jamais pu constater ce phénomène, mais j'avais déjà lu ça dans ma "bible" , le livre de Jerry (voir ci-contre), avec les solutions qu'il préconise pour l'éviter :



Voilà ce qu'il écrit à ce sujet (dans ma traduction) : "La meilleure solution, adoptée par certains luthiers, est de pratiquer une sorte d'assemblage « articulé » en laissant les deux pièces libres, non collées, ce qui leur permet de bouger si besoin est. Nous réalisons cela de trois façons différentes sur nos harpes, selon les modèles:"



Lumineux, n'est-ce pas ? Va pour le croissant. C'est donc ce que je me suis résolu à faire, après moult hésitation: scier une console, quand même, ça ne se fait pas... (à suivre)

lundi 2 juillet 2012

PAKISTANI (II)


La console et le pilier sont réalisés dans un bois très dur, qui ressemble à du noyer : un bon point. Pas facile à scier, et avec quelle scie ? Pas trop de place pour manoeuvrer avec une scie à ruban, ou même une scie sauteuse...Finalement, une petite scie à chantourner manuelle fera l'affaire :


Très maniable, avec une lame très fine, cet outil permet de suivre n'importe quel tracé, droit, courbe...ici, en l' occurrence, un demi-cercle. La progression est lente, mais le résultat impeccable après un ponçage léger :


Pour cacher ce joint, et bloquer la console sur son assise, deux petites "oreilles" vont venir s'installer. On fait d'abord un gabarit:


On découpe, on colle (sur la partie qui reste fixée à la caisse uniquement) :



Les oreilles sont en place:

Montage final :  La console sur ses deux oreilles !


Du coup, ça lui donne un petit air d'Amérique du Sud ...


dimanche 1 juillet 2012

PAKISTANI (III)



 La console d'une gothique est assez arquée, une jolie courbe...mais elle est faite d'une seule pièce de bois massif, pas très épaisse, avec des endroits où le fil du bois est très court;  l'idéal pour casser au bout de quelque temps, sous l'effet d'une tension quand même assez forte, au moins dans les aiguës.
Jeremy Brown, toujours lui, écrit à ce propos:

"le bois massif a sa plus grande force là où le fil est le plus long; il résiste moins bien (et craque!) là où le fil est plus court. Si la forme de votre console est assez droite et courte, vous pouvez utiliser en toute sécurité une seule planche de bois dur massif, surtout sur une petite harpe (moins de 25 cordes). Mais si vous souhaitez réaliser une console plus longue et très arquée, une construction en plusieurs épaisseurs contrecollées s'impose."


 Sinon, on s'expose à ce genre de mésaventure :



Mais ici, le mal est fait: impossible de refaire la console. Je vais donc essayer de la renforcer, à titre préventif, en m'inspirant d'un autre dessin de Jerry:


 Un sandwich de lamelles collées entre elles SOUS la pièce en bois massif, voilà l'idée ! Pourquoi dessous ?  Quand la tension s'exerce, la partie supérieure travaille en compression, inutile donc de la renforcer ; c'est la  partie inférieure qui travaille en flexion, et c'est là que la fente apparaît toujours.
 Je retrouve ici la vieille règle des charpentiers : autant que possible, transformer tout  travail en flexion par un travail en traction ou en compression... 
 Je découpe, dans un bois dur, quelques lamelles d'environ 1mm d'épaisseur 15 mm de large et 20 cm de long: elles sont faciles à cintrer  à la main sur une courbe simple, inutile d'étuver. Je les colle, une sur le dessous de la console, dans la zone sensible, puis l'une sur l'autre; Mon "sandwich" a environ 1cm d'épaisseur au total, et reste assez discret :


une fois façonné et teinté, on le remarque à peine: Si une fente se manifeste, en tous cas, ça ne sera pas à cet endroit-là ! On verra bien à l'usage, mais à mon avis, ça devrait assurer !


samedi 30 juin 2012

PAKISTANI (IV)


Un dernier petit renfort...L'assemblage console pilier est, sur une harpe, le plus exposé des trois: avec toutes les cordes qui tirent du même côté, il a tendance avec le temps à s'ouvrir, et l'ensemble console -pilier à vriller. Pas grand-chose à y faire, mais on peut quand même installer DU COTE OPPOSE AUX CORDES une petite plaque de renfort en bois dur, carrément collée sur le joint :


Plus qu'à remettre les cordes.
 Elle était cordée d'origine C3 à C6, le revendeur ne désirant vraiment pas prendre de risques ! J'aurais bien aimé l'accorder G3 à G6, mais à ma première tentative, deux cordes cassées...Après mesure, je me rends compte que ces deux là sont un peu trop longues de quelques centimètres pour se situer en dessous de la limite des 70% de tension...la physique est sans pitié !
Sur cette harpe, on a donc des aiguës un peu trop tendues, et des graves pas assez : l'exemple type d'une courbe harmonique mal étudiée, ou pas étudiée du tout...
J'accorde un ton au dessous, F3 à F6, et là, ça marche ! Les basses sonnent mieux, encore que trop molles à mon goût. Il faut dire que sur les "vraies" gothiques, celles des musées, on ne mettait pas plus de 24 ou 25 cordes...et plus souvent 21 ou 22.
 Celle-ci, par exemple, superbe copie réalisée par le luthier argentin Marcello Garcia Morillo,  n' a que 19 cordes :


Et une caisse aussi étroite ne donne pas beaucoup de volume sonore dans les basses.
En tous cas, celle-ci a un bien joli son , idéal pour jouer "Greensleeves" et autres mélodies anciennes...je crois que je n'ai pas perdu mon temps !

La pakinette peut maintenant repartir pour de nouvelles aventures...



vendredi 15 juin 2012

ARPA LLANERA (I)


Les harpes de Colombie et du Venezuela, ça vous dit quelque chose ? J'ai rencontré récemment un  harpiste de rue qui joue de ce merveilleux instrument...et cette musique-là me fait fondre comme neige au soleil (des tropiques !)... Bon, vous devinez la suite, de là à ressentir le besoin impérieux d'en construire une ...
Mais voilà, pas de plan, une vague idée, comment faire pour concrétiser ?
Première étape, internet, bien sûr, où l'on trouve tout quand on veut bien se donner la peine de chercher:


Joli, non ? En voici d'autres, dont quelque- unes en construction, encore plus intéressant :



La première chose à déterminer est l'angle table-cordes. Pour cela, il faut une vue de profil :


Après plusieurs tentatives, le bon angle semble être 27°. Mais le plan de cordes ? Là  encore, il suffit de fouiller un peu : sur un site australien !



Il me manque encore de précieuses indications: je vais les trouver sur le site du facteur de harpes Pedro Llopis de Areny, un homme de grand talent et de grande générosité:
 http://arpandes.com/Venezuela.html

Voilà, j'ai tout ce qu'il faut pour commencer mon étude !

(à suivre)



jeudi 14 juin 2012

ARPA LLANERA (II)


Dans l'article de Pedro Llopis, nous apprenons :
Les dimensions de la table d'harmonie et de la caisse: Longueur 120cm à 130cm, largeur en haut 10cm, largeur en bas 40cm, profondeur de la caisse en bas 30cm, en haut 9cm. Tout cela ressemble à du déjà vu...
Les bois utilisés : là, à part le contreplaqué, rien de disponible ici; impossible donc de faire une "vraie" Llanera comme là-bas, mais plutôt une copie européenne, une harpe d'étude le plus près possible de l'original; j'ai une pièce de chêne qui fera pour la console, la caisse sera construite en planches de pin recyclées, la table en lattes de pin prélevées sur des vieilles portes, en choisissant les pièces droit de fil et au grain serré.
La quincaillerie : traditionnellement, les chevilles sont remplacées par des ...boulons ! Système très particulier, très efficace, vraiment économique, dont j'avais déjà eu l'idée avant de savoir qu'il se faisait là-bas.
J'ai tout un jeu de chevilles filetées de chez Dusty, qui iraient bien, je crois, mais à condition d'utiliser un bois très dur : ça tombe bien.
Allez, au boulot, je vous détaillerai tout, comme d'habitude ! (à suivre)






mercredi 13 juin 2012

ARPA LLANERA (III)


Commençons par la base...Sur ce type de harpes, elle est très particulière; elle comporte un trou d'accès bien utile pour installer les cordes basses :



Je vais simplifier et percer plutôt en cercle avec ma grande scie à cloche, qui a un diamètre comparable à celui d'un CD. J'ai utilisé pour cette pièce un contreplaqué tri-pli d'un pouce d'épaisseur, c'est costaud. Les côtés sont coupés à la scie circulaire de table, ce qui permet de leur donner l' angulation voulue :



Mettre des pattes aux harpes, je commence à en avoir l'habitude ! C'est un système que j'aime bien : on peut jouer dans toutes les positions, debout, assis... en inclinant la harpe vers soi .
(à suivre)



mardi 12 juin 2012

ARPA LLANERA (IV)



Pour celle-ci, j'ai décidé de ne pas faire comme d'habitude, ni comme j'ai appris, mais d'essayer des techniques et des idées nouvelles : d'abord, une table d'harmonie en petites lattes collées, et pas en CP.


Première étape, sélectionner des pièces au fil droit et serré, bien sèches, les plus larges possibles. Dans de vieilles portes en pin, en choisissant et en taillant, on trouve des lattes superbes:



Il faut ensuite les dégauchir parfaitement, de façon à les assembler bord à bord. Dresser le mieux possible au rabot, mais c'est encore imparfait ! la technique est de tendre une bande d'abrasif sur une surface bien plane:



vitre épaisse, marbre, plaque d'acrylique...on ponce la latte régulièrement, en la présentant bien d'équerre sur l'abrasif. Avec un peu de patience, on obtient un bord parfaitement droit. On peut aussi ( c'est mieux !) poncer en même temps les deux bords  des deux lattes à assembler.

Collage ; je procède ainsi : côté intérieur des  lignes latérales du plan de la table, je pose deux montants ou carrelets:


 Au milieu, j'installe une presse à panneaux;  je  commence par coller la latte la plus large (celle d'en bas) sur les montants; je mets en place des serre-joints. Je colle une ou deux autre lattes, je place les serre-joints SANS TROP LES SERRER et je commence à serrer la presse pour tout mettre en place:


 Quand la pression est suffisante pour bien jointer les lattes bord à bord, je serre à fond les serre-joints. Si on serre la presse avant de mettre en place les serre-joints, les lattes vont se soulever....


Répéter l'opération jusqu'au montage final. La table est ainsi construite sur ses deux montants, qui s'assembleront ensuite aux "côtes" de la caisse:


(à suivre).




lundi 11 juin 2012

ARPA LLANERA (V)


Affiner la table d'harmonie: le grand secret ! On sait qu'une table doit être affinée progressivement vers le haut, de 6 à 8mm en bas jusqu'à 3 ou 4mm en haut. Mais comment faire ce travail ? J'ai pas mal lu, consulté internet, regardé des Youtube, pas grand chose à glaner, chacun prend bien soin de cacher ou de zapper au moment crucial... Une défonceuse avec un gabarit ? Je me méfie de la défonceuse, un outil certes efficace mais vraiment difficile à maîtriser, parfois, et vraiment sauvage . Un rabot ? Réservé aux ébénistes de métier, à mon avis...
J'en avais assez de réfléchir et de faire des crobards de montages savants ; j'ai placé ma table bien à plat,  et attrapé ma ponceuse à bande. Un abrasif fin (du 120), et des passes rapides, dans le sens transversal toujours, (celui du fil du bois) sans insister longtemps au même endroit, en contrôlant  sans arrêt et de visu le résultat. Petit à petit, la table s'amincit, on y revient, toujours en douceur... Le résultat est bon, quasiment régulier, et on peut toujours rectifier à la petite ponceuse delta si on ne s'est pas laissé emporter par la machine....
 Je ne sais pas si je dois recommander ma méthode : elle est un peu rude ! On peut vite déraper, trop creuser un endroit, etc... pour un premier essai, je suis bien satisfait du résultat, mais ça n'est peut -être pas LA méthode ?
Là dessus, j'ai collé barres de renfort intérieure ET extérieure. Sur la barre extérieure, j'ai noté les points d'arrivée des cordes et percé les trous avant de coller. Après collage, il m'a suffi de repercer ces trous pour traverser la table et la barre de renfort intérieure: tout est en place.











dimanche 10 juin 2012

ARPA LLANERA (VI)


La table d'harmonie des vénézueliennes est percée de trois ouvertures circulaires pour permettre au son de sortir, et pour faciliter le cordage; en effet, sur ces instruments, le dos est entièrement fermé, sans ouverture.
C'est d'ailleurs souvent le cas avec les harpes d'Amérique du sud :


Trois diamètres de scies à cloche font l'affaire, à condition de percer avec douceur...


On retourne le tout : il faut à présent installer deux renforts de caisse:
Ces pièces, naturellement, ne doivent pas toucher la table:


On installe à présent les "côtes", préparées et taillées suivant l'angle voulu pour s'ajuster (presque...) parfaitement:


Restera la dernière, la "clore",  à ajuster et à mettre en place :




samedi 9 juin 2012

ARPA LLANERA (VII)


Quand on tarde un peu à écorcer un bout de bois mis au séchage,voilà ce qui se passe :



Des chenilles qui se régalent à dévorer le cambium, c'est à dire la partie vivante (et riche en  sucres...) de l'arbre.
Comme je trouve très belles ces sculptures aléatoires et "naturelles", je me suis amusé à en reproduire un peu le tracé des plus capricieux sur le pilier en chêne de ma "llanera" :



Une décoration un peu étrange, d'accord... Ces piliers sont habituellement tournés avec quelquefois même des torsades et autres réminiscences du baroque espagnol :


J'aime bien, mais je trouve que ça fait un peu buffet "Henri II" ou mobilier d'églises. J'ai donc cherché à renouveler, à mon usage, ce décor traditionnel.
Imaginons  qu'une grosse chenille amazonienne (en fait une fraise de défonceuse...) est venue habiter quelque temps mon pilier !



Le pilier s'assemble à la console par une pièce très décorative, équipée de deux "oreilles" :



Je ne sais pas encore si je vais laisser cet assemblage libre, ou le coller après avoir bloqué avec un tourillon...