dimanche 25 décembre 2011
Préface à "Concevoir et Construire..."
Le lecteur francophone qui désire s'informer sur la facture de harpes n'est pas au bout de ses peines ! Actuellement, à ma connaissance, aucun ouvrage n'est disponible, si l'on excepte des travaux déjà anciens, passablement dépassés, et qui plus est introuvables...
C'est paradoxalement à cette misère de l' édition française que je dois la découverte du livre de Jeremy Brown « Folk Harp Design and Construction », que j'ai parcouru, mis en pratique, et finalement traduit. Comme l'auteur le dit lui même dans sa préface, ce livre est le fruit de vingt années d'expérience dans la conception, la facture, la réparation de harpes folk (= celtiques...) vendues en kit par son entreprise Musicmaker's.
Construire soi même son instrument de musique en kit ou sur plans, est un phénomène assez nouveau sur le vieux continent, mais très développé aux États-Unis; les luthiers amateurs y sont très nombreux et souvent très inventifs. Jeremy Brown reconnaît lui-même avoir beaucoup appris de ses clients, ce qui est une approche humble et moderne d'un art ancien quelque peu figé dans sa tradition.
C'est cela qui m'a donné envie de traduire ce livre: précis, sérieux, méthodique, d'un abord facile et résolument pratique, il mène par la main le lecteur à travers tous les pièges de ce travail difficile, et cela sans jamais dramatiser, sans jargon inutile, avec une grande ouverture d'esprit et toujours une pointe d'humour.
La méthode développée dans ce manuel est particulièrement simple et efficace: commencez par tracer le profil de la harpe sur la « planche à dessiner » fournie avec l'ouvrage, reportez les longueurs de cordes en fonction des notes voulues, et dessinez autour de cette solide armature tout le reste de l'instrument... Elle laisse aussi une grande part à créativité de chacun: une fois la structure de base définie, tout est libre et possible à condition de respecter les règles de base (les bien nommées « règles d'or ») et de tenir compte des mises en garde, souvent de simple bon sens.
A titre d'exemples et de modèles, l'auteur n'hésite pas à donner un descriptif précis de toutes les harpes produites par Musicmaker's, ce qui est d'une grande générosité.
Je laisse le lecteur découvrir et expérimenter tout cela, en espérant que ce livre donnera aux luthiers « de chez nous » l'envie de communiquer eux aussi et de rendre compte de leur savoir, de leurs expériences et de leurs interrogations.
Bonnes harpes !
Didier Saimpaul
vendredi 2 décembre 2011
PERCEUSE A CONSOLES
Un bricolage dont je suis bien content: une perceuse à colonne modifiée pour tout le travail de perçage des consoles de harpes.
Une console prête à être percée, ou mieux encore un ensemble console-pilier, pièce assez volumineuse. Impossible de faire tenir ça sur le petit support réglable porte-étau. La seule solution est de poser la pièce bien à plat sur un plan de travail fixe. C'est donc la perceuse elle même qui va devoir monter ou descendre sur la colonne; c'est en principe impossible, mais on peut arranger la chose...
Première étape, enlever le carter de protection supérieur, pour permettre à la colonne de passer AU MILIEU de la courroie (entre les deux poulies). Il y a un interrupteur à enlever, quelques connections électriques à modifier...et un peu de limage de butées ménagées dans le corps de la machine.
Deuxième étape, enlever le PIETEMENT d'origine, qui va nous gêner pour placer la console sous la perceuse, et visser directement la colonne sur le plan de travail, au moyen de ses trois boulons.
Et c'est tout ! On a maintenant l'outil idéal pour percer notre console : on peut régler sa hauteur à volonté, avec des jeux de cales, par exemple, ou à la main, en fonction des forets utilisés.On peut percer autant de trous que l'on veut à une profondeur déterminée, et on est sûr de ne pas percer de travers... Essayez, vous m'en direz des nouvelles !
Honnêtement, je n'ai rien inventé une fois de plus... les anciennes perceuses à colonne permettaient d'effectuer ces réglages, qui ne sont plus d'actualité avec nos machines modernes made in china...
Si vous en avez une dans ce genre qui moisit dans votre garage, je suis preneur !
mardi 25 octobre 2011
LA HARPE AU COEUR
Ma première harpe, je devais avoir 7 ou 8 ans :
UNE HARPE MAGIQUE qui est aussi une créature féminine, qui parle (ou du moins qui crie). Quelque peu ambiguë : elle appartient au mauvais géant et le protège...
Puissance de ces images de livres d'enfance!
Ma deuxième, vers 18 ans : Une fille très belle, aux longs cheveux blonds, aux yeux clairs, rencontrée dans un bar où je m'étais réfugié un après-midi d'orage. Je n'ai pas osé lui parler, mais j'ai écrit pour elle ce texte :
"Vous aimez la pluie ?"
Elle n'entendit pas...
Elle était assise, là, comme une harpe.
Ses longs cheveux faisaient penser aux cordes longues.
Ses yeux semblaient deux mains caressant la mélodie sérielle de la pluie.
Ses mains tremblèrent légèrement. Elle porta le verre à ses lèvres,
but un peu, puis le reposa et recommença de compter les gouttes sur le bow-window.
"Vous aimez la pluie ?"
Encore une harpe-femme, une vision fugitive et fragile comme le cristal...
C'est bien-sûr à la harpe romantique, la harpe de concert, que je pensais. J'ai d'ailleurs gardé une tendresse particulière pour les harpes à pilier droit .
En ce temps là, il n'y avait pas encore de harpes celtiques, ou si peu !
J'ai voyagé ensuite en Irlande, dans les années 70, mais là-bas non plus, je n'ai pas vu beaucoup de harpes, sauf sur les enseignes des Pubs ou sur les pièces de monnaie, comme celle-ci, curieuse, avec ses sept faces et une image de la"Brian Boru" :
J'ai par contre entendu là-bas beaucoup de belle musique, et en particulier Mary O'Hara, qui chantait divinement des ballades traditionnelles et s'accompagnait à la harpe de concert... un grand moment.
J'avais presque oublié tout ça... et curieusement c'est un guitariste qui m'a fait ressortir d'un coup cette harpe que j'ai au cœur; ce type-là faisait lui même ses guitares...il fallait que moi, je construise une harpe !
J'ai découvert alors que l'on pouvait (aux US) construire une harpe en kit...puis j'en ai fait une autre, en copiant librement, puis une autre encore, puis...c'en était fait, j'avais attrapé le virus.
Maintenant, c'est peut-être un peu tard pour moi, mais je ne rêve plus que de construire des harpes...
Bien sûr, il a bien fallu que je commence à apprendre à jouer... mais ceci est une autre histoire !
jeudi 7 avril 2011
UNE HARPE BIEN CORDEE
- Les cordes sont en place, 34 cordes Nylon dont les 7 dernières sont filées Nylon sur Nylon; Sur la Régency, elles sont prévues en acier filées sur acier ou nylon, mais je n'aimais pas bien le bruit de ferraille qui en sortait...
Elle commence à tenir l'accord : Un vrai moment de bonheur !
Maintenant,je vais me mettre sérieusement à plancher sur les palettes de demi-tons ...
Harpe finie ! Un vrai régal à jouer... |
lundi 21 février 2011
CHEVILLES ET SILLETS
- Chevilles et sillets sont installés dans leurs trous respectifs :
Les chevilles traversantes filetées se vissent simplement avec une clé d'accord, ou à la visseuse avec un embout (fourni avec les chevilles).
Les sillets peuvent théoriquement se visser, mais la tête de vis est minuscule, et ça n'est pas commode: je les enfonce carrément avec un maillet et un petit morceau de bois avec un trou de 5mm au milieu pour faire butée et les aligner tous à la même profondeur.
Plus que les cordes à installer ! |
vendredi 18 février 2011
FAISONS LE POINT
- Que reste-t il à faire à présent ? D'abord, quelques retouches, fentes un peu larges et petits éclats, à boucher avec un mastic, une "pâte à bois" faite en mélangeant colle et sciure du bois correspondant : il faut toujours garder un peu de fine sciure de chaque bois !
Reste à installer la "quincaillerie", sillets et chevilles. Et les palettes de demi-tons ? Pourquoi ne pas les avoir prévues dès le départ, sur la planche à dessin ?
La théorie nous dit (avec, par exemple, Gildas Jaffrennou) qu'il suffit de marquer sur la console, le point correspondant au 1/18 ème de la longueur de chaque corde. On peut aussi, avec encore plus de précision, utiliser un logiciel de calcul de frettes pour instruments à cordes, comme celui qui est disponible on line sur le site de Musicmaker's:
http://www.harpkit.com/mm5/merchant.mvc?Screen=CTGY&Store_Code=MK&Category_Code=fretcalc
Dans ce cas, évidemment, seule la première frette nous intéresse...
Tout cela est loin d'être faux, mais de nombreux facteurs vont intervenir pour modifier sensiblement, DANS LA REALITE, ces beaux calculs.
Il est plus avisé de ne poser les palettes qu'au dernier moment, une fois que l'instrument est cordé, qu'il a été joué, réaccordé de multiples fois jusqu'à tenir l'accord. Tout à besoin d'être bien en place, bien calé, c'est seulement à ce moment là que l'on pourra décider (ou non) d'installer des palettes: elles se posent "à l'oreille" ET à l'aide d'un accordeur électronique.
A vrai dire, je n'ai pas encore choisi quel type de palette installer. Celles que l'on peut trouver dans le commerce sont horriblement chères, j'aimerais bien essayer d'en faire moi même des "système D"...
mercredi 16 février 2011
CLOUAGE
- Chez les charpentiers, on aime les clous ! J'ai pris l'habitude de clouer la table d'harmonie à son cadre, en plus du collage. Bien sûr, pas avec les mêmes clous que les charpentiers ! J'utilise des petits clous en laiton de 2cm de long, avec une tête ronde, que je trouve très décoratifs.
Quand c'est fait, c'est le moment d'effectuer un ponçage définitif et fin de toute la table : si l'on mettait les clous maintenant, ce ponçage deviendrait impossible à faire !
J'utilise une petite ponceuse vibrante type "delta", légère, bien en main, et assez puissante, avec un abrasif 120 puis éventuellement 150 ou 180 pour la finition :
Maintenant le clouage. Il faut un marteau avec une tête un peu arrondie, pour ne pas marquer le bois de la table. Si un clou se tord (le laiton est assez malléable) ne pas chercher à le redresser: on l'enlève et on en met un autre...
On peut à présent poser aussi les oeilletons, qu'il sera toujours possible d'enlever après:
Le laiton des oeilletons va bien avec celui des clous...
lundi 14 février 2011
ASSEMBLAGES
- Pour que les cordes tombent le plus droit possible sur la table, il faut décaler un peu la console (et donc le pilier) vers le côté droit: c'est ce qui explique le travers.
Vous vous souvenez que j'avais taillé le pilier un peu long, en laissant de la marge. Il faut à présent l'ajuster avec le plus de précision possible au bas de caisse, de façon à ce que le haut de caisse coïncide avec la queue de console. Procéder en douceur, par approches successives, en enlevant peu de bois à la fois et en présentant les pièces après chaque intervention; on corrige petit à petit, jusqu'à un bon ajustage, que l'on améliorera encore avec quelques passes de râpe à bois et d'abrasifs...
Entaille du bas de pilier |
Le pilier est en place |
La queue de console aussi... |
Là, ça commence à ressembler à une harpe !
dimanche 13 février 2011
PONCER ET FINIR
- C'est sec: ponçage de la caisse à la ponceuse à bande, avec un abrasif assez fin (120). La résine encrasse vite les bandes. On continue à poncer plus finement avec une petite ponceuse delta ou autre ponceuse de finition et un abrasif pus fin (150 ou 180).
Ponçage fini |
Notez que le bord supérieur doit être dégauchi selon un angle à repérer pour s'harmoniser avec la table.
Vous vous souvenez que notre queue de console finissait par une forme semi-cylindrique qui a dû vous intriguer...Nous allons à présent construire la pièce qui va venir s'articuler à cette forme et joindre caisse et console.
Il s'agit donc d'un demi cylindre PLEIN de même diamètre et qui sera fixé sur le "chapeau" de caisse ci-dessus. Pour le fabriquer, le plus simple est de tailler QUATRE petites lattes, de les coller deux à deux, puis d' assembler les deux parties par des vis bien enfoncées dans le bois : on obtient ainsi un carrelet de la dimension voulue, qu'on va pouvoir arrondir sur un tour à bois ou à métaux. Il suffira ensuite d'enlever les vis pour récupérer un demi-cylindre parfait :
On met en place sur le chapeau en perçant les deux trous correspondants:
Pas besoin de colle ici, la pression de la console suffira bien !
Notez que la pièce est disposée nettement de travers. Non, ça n'est pas une erreur, je vous avais prévenu, tout est de travers sur une harpe ! Nous en parlerons la prochaine fois...
samedi 12 février 2011
JOINTS EPOXY
- Il me reste un peu de résine époxy. J'en prépare environ 200g, que je mélange avec de la sciure d'Ipé , tamisée fin, pour obtenir une sorte de mastic très visqueux (pas liquide) . L'Ipé est un bois exotique de couleur brun foncé : ce que je cherche à faire ici est de créer un contraste entre le bois très clair de la caisse et les joints presque noirs remplis de ce mastic. L'époxy a aussi l'avantage de tout fixer très solidement.
Attention avec l'époxy, la température du local où l'on travaille doit être au moins de 18°. Nettoyez-vous les mains plutôt à l'alcool qu'à l'acétone...
vendredi 11 février 2011
CAISSE 5,5
- Suite d'hier: je reviens sur quelques points. Les lattes sont vissées sur la structure : il faut donc percer des avant-trous aux bons endroits. Une fois les trous percés, mesurez le diamètre des têtes des vis utilisées, et avec une mèche de ce diamètre, percez de nouveau sur les marques de ces trous jusqu'à une profondeur de 5 mm; les têtes des vis vont disparaître à 5mm sous la surface du bois, et l'on pourra ensuite boucher ces trous avec des fausses chevilles, qu'il suffira de coller et d'araser à la fin :
Je procède de même pour les défauts des planches récupérées: petits éclats, trous de clous ou de vis : j'agrandis le trou avec une mèche jusqu'à la moitié de l'épaisseur du bois, et je colle dans ce trou un bout de branche de n'importe quel arbre, mais bien sèche et de même diamètre : une fois arasé, cela donne un faux noeud qui ressemble assez à un vrai...
Deux fausses chevilles et un faux noeud ! |
Nos lattes sont taillées avec des bords droits: quand on les juxtapose pour faire un arrondi, évidemment apparait une rainure vide . On peut tailler les lattes selon un certain angle pour éviter cela. J'ai choisi ici, au contraire, de les laisser et de les remplir de résine époxy pour en faire des sortes de "joints congés" comme ceux qu'on utilise en charpente marine; nous verrons cela demain !
jeudi 10 février 2011
CAISSE 5
- Cette structure doit maintenant être "habillée" , recouverte de lattes de bois. Il semble que la qualité du bois importe peu ici, l'essentiel pour la production du son étant la table . Gildas Jaffrennou, dans son livre "Folk Harps" va jusqu'à recommander de réaliser des caisses en fibre de verre et polyester !
Après avoir taillé cette dernière latte, qui ferme donc la caisse, je marque les emplacements des trous à percer pour les ouvertures, qui doivent éviter de tomber sur les deux renforts de caisse !
Trous plus larges en bas, et rétrécissant vers le haut: je me sers de mon assortiment de scies à cloche, de la plus large (63mm) à la plus étroite (22mm) . On trace ensuite des lignes tangentes aux deux trous, et l'on découpe à la scie sauteuse le long de ces lignes: un peu de finition, et nos ouvertures sont prêtes:
mercredi 9 février 2011
CAISSE 4
- Les pièces sont prêtes à être fixées définitivement, après ultime essai avec la latte, et corrections de finition.
Si quelque chose ne va vraiment pas, il est souvent plus rapide de refaire une pièce, plutôt que de s'acharner à corriger...
Avant de tout assembler, il faut encore tailler, dans la table d'harmonie, le passage du pilier: en effet, le pilier, sur notre dessin, traverse le bas de la table pour aller s'appuyer sur la base. Il faut donc ménager une alvéole suffisamment large et longue pour que le pilier puisse traverser la table SANS LA TOUCHER. Peu de luthiers ont adopté ce système suggéré et utilisé par Jeremy Brown, mais je pense, moi, qu'il a raison...
C'est aussi le moment de raboter un peu la barre de renfort interne: on lui laisse toute son épaisseur en bas de table, et on l'affine progressivement en allant vers le haut, jusqu'à une épaisseur de 2 à3 mm en haut.
On peut maintenant fixer définitivement nos quatre pièces, avec colle et vis. La base et le haut sont collées aussi sur la table d'harmonie à l'aide de quelques serre-joints :
mardi 8 février 2011
CAISSE 3
Cette latte va nous servir aussi à trouver le bon angle de coupe: la distance qui manque du côté HAUT est en trop du côté BASE :
Si l'on dispose d'une scie à ruban avec table inclinable, il suffira d'incliner la table selon cet angle pour procéder à la découpe finale des pièces.
Sinon, le procédé est un peu plus complexe: du côté BASE, on trace une ligne perpendiculaire au centre O du demi-cercle, puis sur cette ligne et EN DESSOUS DU POINT O on reporte la distance relevée sous la latte et on marque le point O'. Ce point est le centre d'un deuxième demi cercle, diminué en hauteur de la valeur de l'angle de coupe.
Il faut à présent découper nos pièces rondes pour en faire des supports polygonaux; j'ai choisi de placer cinq lattes en plus des deux lattes de l'épaisseur des montants, nous allons donc découper nos demi-cercles en 5 parties: cela correspond au Décagone, dont je vous rappelle le tracé à tout hasard :
Voilà ce que donne ce tracé du côté HAUT :
Avec la scie à ruban et sa table inclinée au bon angle, il suffit de suivre ce tracé pour finir la découpe des pièces. Si l'on veut faire cette découpe à la scie (japonaise!), il nous faut le tracé côté BASE :
On procède en suivant en biais les deux lignes des deux côtés à la fois... un peu sportif, mais on y arrive !
Si l'on dispose d'une scie à ruban avec table inclinable, il suffira d'incliner la table selon cet angle pour procéder à la découpe finale des pièces.
Sinon, le procédé est un peu plus complexe: du côté BASE, on trace une ligne perpendiculaire au centre O du demi-cercle, puis sur cette ligne et EN DESSOUS DU POINT O on reporte la distance relevée sous la latte et on marque le point O'. Ce point est le centre d'un deuxième demi cercle, diminué en hauteur de la valeur de l'angle de coupe.
Il faut à présent découper nos pièces rondes pour en faire des supports polygonaux; j'ai choisi de placer cinq lattes en plus des deux lattes de l'épaisseur des montants, nous allons donc découper nos demi-cercles en 5 parties: cela correspond au Décagone, dont je vous rappelle le tracé à tout hasard :
Voilà ce que donne ce tracé du côté HAUT :
Avec la scie à ruban et sa table inclinée au bon angle, il suffit de suivre ce tracé pour finir la découpe des pièces. Si l'on veut faire cette découpe à la scie (japonaise!), il nous faut le tracé côté BASE :
On procède en suivant en biais les deux lignes des deux côtés à la fois... un peu sportif, mais on y arrive !
lundi 7 février 2011
CAISSE 2
- Pour construire notre caisse, il va falloir tailler, puis fixer plusieurs éléments, destinés d'une part à fermer la caisse en haut et en bas, d'autre part à accueillir les pièces qui vont constituer l'arrondi et le dos.
Il faut quatre pièces: le haut de caisse, la base, et deux renforts. Base et haut vont venir se coller sur la table transversalement, alors que les renforts NE DOIVENT PAS TOUCHER LA TABLE ni la barre de renfort intérieure: ils ne s'appuieront que sur les deux montants longitudinaux et leur partie centrale sera évidée pour pouvoir accéder aux cordes..
On commence par relever la largeur de la table à la base; on divise par 2 pour avoir le rayon du demi-cercle à tracer. Sur une pièce de bois AVEC LE FIL DU BOIS ORIENTE TRANSVERSALEMENT on trace une ligne transversale pour matérialiser la hauteur des deux montants: notre demi-cercle va être tracé au dessus. On trace alors ce demi-cercle au compas : on peut maintenant débiter la pièce à la scie sauteuse, sans s'inquiéter des angles pour le moment :
On relève sur le plan, avec une fausse équerre, l'angle que fait la table avec la base: le bord droit de notre pièce doit être taillé selon cet angle; je me sers pour faire ce travail d'une petite dégauchisseuse, mais un bon rabot manuel ou électrique peut aller.
Même procédure pour la pièce du haut et pour les deux pièces intermédiaires de renfort. Pour placer et tracer ces deux pièces, on divise la longueur de la table par 3, on trace donc deux lignes perpendiculaires à l'axe de la table, qui vont nous donner les diamètres des deux demi-cercles à tracer. Notez que ces deux renforts ne doivent pas toucher la table mais rester 1,5 cm au dessus, et que leur bord inférieur n'a donc pas à être taillé selon l'angle des deux autres pièces: on peut simplement l'arrondir à la ponceuse:
Nos quatre pièces doivent maintenant être assemblées provisoirement sur le dos de la table et ses deux montants. On installe la base, puis le haut, et on place une latte bien droite sur le dessus ; de cette façon on peut vérifier et au besoin ajuster la position des renforts intermédiaires :
Pour la base et les deux renforts, qui doivent "chevaucher" les montants, il faut tailler des entailles avec le plus de précision possible.
Pour la pièce du dessus, ce sont au contraire les extrémités des montants qui seront taillés:
On assemble les pièces sur les montants avec des vis, après avoir fait des avant trous dans les montants et creusé un peu avec une plus grosse mèche pour cacher les têtes des vis.
jeudi 3 février 2011
CAISSE 1
- La chambre d'harmonie, ou "caisse" assure l'amplification et la transmission du son produit par les cordes: la table d'harmonie assure l'essentiel de ce travail, mais le reste de la caisse y participe, un peu comme une enceinte de haut parleur.
Pour cette fois, je vais essayer de m'approcher davantage de la caisse "ronde" dont je rêve, et qui me semble la forme la mieux susceptible de produire un beau son. J'y viendrai, mais pour le moment j'envisage de construire une caisse "polygonale", plus simple, qui devrait bien convenir à l'esthétique de cette harpe.
Après avoir dégauchi les côtés de ma table, je taille deux montants d'environ 1,5cm d'épaisseur sur 4cm de large et dépassant la longueur de la table des deux côtés. Je les colle sur les deux bords :
Inutile pour l'instant de couper ce qui dépasse: laissons sécher !
Ces montants vont nous servir à accrocher tout le reste : le bloc supérieur, la base, et deux pièces destinées à renforcer l'intérieur de la caisse; on se sert donc de la table d'harmonie comme gabarit...
mercredi 2 février 2011
BARRE DE RENFORT EXTERIEURE
- Là, ça sera vite fait: je ne mets pas de barre de renfort à l'extérieur de la table ! Quand on utilise du CP aviation, cette pièce n'est pas nécessaire; je la trouve aussi assez inesthétique sur une belle table large aux tons clairs...
lundi 31 janvier 2011
BARRE DE RENFORT INTERIEURE
- Côté intérieur de la table, il est bon d'installer une barre de renfort, surtout pour éviter que les cordes tendues ne passent à travers en arrachant le bois (phénomène que, personnellement, je n'ai jamais encore constaté avec le CP aviation).
Il ne reste plus qu'à percer à la perceuse à colonne, avec une mèche correspondant au diamètre extérieur des oeillets métalliques à installer sur la table (ici du 4mm).
Une fois percée, cette barre de renfort va nous être fort utile pour repérer et effectuer tous les perçages des trous de passage des cordes dans la table.
On perce (avec prudence) dans la table le trou correspondant à la marque de la corde la plus aiguë, en haut de la table; on place la barre de renfort dessus. On assemble alors provisoirement la table et la barre par un boulon de 4mm, avec rondelles et écrou, et sans serrer trop fort. Avec la barre bien dans l'axe de la ligne médiane de la table, on perce à travers la barre le trou correspondant à la note la plus basse, on met un autre boulon dans ce trou. Il ne reste plus qu'à percer prudemment la table à travers les autres trous de la barre; comme elle risque d'être trop large pour le passage dans la perceuse à colonne, il faut faire ce perçage à la main ou avec une perceuse portative. Attention en sortant de l'autre côté de la table de ne par faire trop d'éclats, un bloc de bois placé dessous aide bien.
On enlève les boulons, ON RETOURNE LA TABLE, et on colle maintenant la barre DE L'AUTRE COTE: s'il y a des petits éclats, ils seront recouverts par la barre... On remet les boulons pour le positionnement et le serrage, on peut même en rajouter d'autres à travers les trous, mais toujours avec des rondelles et des protections du côté extérieur (visible) de la table. Comme il n'est guère possible d'utiliser des serre-joints ici, à cause de la largeur, ces boulons sont bien utiles. On pose également sur la barre des objets lourds pour assurer la pression nécessaire au collage:
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