Les instruments de la famille du
violon ont une âme...non, ça n'est pas de la poésie, mais de la
technique ! Sur ces instruments, l'âme est cette petite pièce
de bois, coincée au bon endroit entre table et fond, qui a pour
fonction de transmettre une partie des vibrations de la table au
fond, lequel en renvoie une partie, quelque peu distordue...etc, et aussi de compenser un peu la pression exercée par le
chevalet.
C'est ce qui fait si bien "chanter" un violon.
C'est ce qui fait si bien "chanter" un violon.
Système curieux, qui ne semble
exister que sur ces instruments, et participe activement à la
production d'un son caractéristique.
Je me suis toujours demandé pourquoi
guitares, mandolines, bouzoukis et autres n'utilisaient pas ce
procédé ?
Vous me voyez venir, bien sûr !
Et la harpe...?
Pour transmettre la vibration de la
table au fond, l'âme de la harpe devrait être d'une nature très
différente.
Sa table est tirée vers le haut par
les cordes : elle tend donc à s'éloigner du fond. Il faudrait
trouver un moyen d'arrimer table et fond ensemble. Le fond
récupérerait ainsi une partie de la tension des cordes sur la
table, et des vibrations de celle-ci . Comme pour le violon, cette
âme d'un genre particulier prendrait plutôt place dans les basses,
les plus tendues.
Le son en serait-il modifié,
perturbé, enrichi ?
Pourquoi ne pas essayer ?
On pourrait imaginer toutes sortes de
solutions. Je pense à quelque chose de bien simple : un (ou
des) ressort(s) !
Les ressorts se comportent un peu
comme des cordes ; ils sont susceptibles de vibrer et de
transmettre des vibrations. On peut les accorder...en les tendant
plus ou moins.
Imaginons un tel ressort, tendu entre
table et fond à l'intérieur de la caisse, au niveau des quatre ou
cinq cordes basses.
Pour estimer sa tension, on peut y
accrocher des poids connus, et mesurer ses longueurs successives :
plus il s'allonge, plus sa tension est forte. On peut faire une
courbe...On saura ainsi quelle longueur lui donner en fonction de la
tension recherchée.
Après cette belle théorie, une
petite expérience : j'ai accroché en bas de ma
« Smartwood harp » un
ressort de lave-linge déclassé, de ces gros ressorts qu'on récupère
toujours sur ces machines, et qu'on n'utilise jamais...Il est donc
tendu entre le bas de table, qui présente, sur la Smartwood, une
ouverture contre le pilier, et l' ouïe du bas dans le fond. C'est
juste un essai, je n'ai pas mesuré la tension de ce ressort, ni fait
d'effort pour le cacher...
Résultat ? Surprenant ! Je
trouve que les basses, mais pas seulement, résonnent mieux, avec
d'avantage d'harmoniques et de « sustain ». Pas de
vibrations parasites. J'ai même l'impression qu'on gagne un peu en
volume sonore...Le ressort doit se comporter un peu comme une ou
plusieurs cordes sympathiques. Bref, ça chante ! Du coup, j'en
ai mis deux...
Pourquoi j'ai pensé à des ressorts ?
Dans son livre « Musical instruments design and conception »
Bart Hopkin signale les possibilités sonores, peu exploitées
jusqu'ici, de ces objets un peu étranges, et présents dans toute
machine qui se respecte...
Gustave Lyon avait déjà pensé à
utiliser des ressorts, dûment tarés et accrochés à un cordier,
pour soulager la tension invraisemblable des basses sur les harpes
chromatiques Pleyel. Un bon système...pas seulement mécanique, mais
intéressant aussi dans la production du son.
Nos harpes auront-elles, un jour, une
âme...à ressorts ?
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